Samedi 11 septembre 1999
Au programme : la via
ferrata GIOVANNI LIPELLA sur la TOFANA DI ROZES ( 3.225 m. )

Nous voyons parfaitement dès le départ
cette face EST de plus de mille mètres de hauteur ; le sentier d’approche
passe dessous pendant une bonne heure. Encore une fois, les frontales sont dans
le sac et nous en aurons bien besoin.
Vers 8h ¾ , équipés et frontales en place, nous jetons un
dernier regard sur le ciel sans un nuage et pénétrons dans une étonnante
galerie hélicoïdale qui nous fera gagner 150 m. de dénivellation et nous
amènera en face OUEST !
Toutes ces galeries furent creusées lors
de la guerre des Dolomites (1915-1918) entre autrichiens et italiens. Écoutons
Pascal SOMBARDIER :
" Une guerre d’une sauvagerie
effroyable "
" ...les militaires autrichiens et italiens
rivalisèrent d’imagination et d’efforts pour surveiller l’ancienne
frontière qui suivait les hauteurs dolomitiques. Ils équipèrent les parois
les plus raides d’échelles en bois, ils creusèrent des galeries à l’intérieur
des montagnes, sous les glaciers, câblèrent les vires, ceci jusqu’aux plus
hautes altitudes. Cette épopée peut être considérée comme l’une des plus
stupéfiantes de l’histoire de l’humanité. On reste sans voix devant l’énergie
déployée, la souffrance que représente cette existence dans l’effort, le
froid et la peur...... "
Nous sommes donc sur la face OUEST que
notre ferrata traverse entièrement ( près de 2 km ! ) du SUD au NORD, de
vires en vires, plein gaz.
Quel spectacle ! Notre
plaisir est total. Vers 2.700 m. nous " ferratons " un
mur raide qui nous fait découvrir un magnifique amphithéâtre de roches
jaunes.
La plupart des ferrata italiennes ne comportent aucune prise artificielle :
un câble pour s’assurer et l’on escalade naturellement le rocher.
On se tire parfois un peu sur le câble quand les prises se font rares..
Nous débouchons à
l’antécime ( 3.027 m.) enveloppés d’une légère brume. Gérard qui
souffre d’ennuis. ..digestifs laisse Cécile et Louis gagner sans lui le
sommet .

La voie normale en versant NORD-EST nous
ramène en 2 heures au refuge DIBONA, en passant par le refuge GUISSANI. Plus un
nuage, soleil intense.
Devant nos traditionnels demi- pression nous demandons à la serveuse s’il
fait toujours aussi beau ici. Réponse : " Au mois d’août,
seulement 2 jours sans pluie ." Nous comprenons pourquoi les
prairies sont verdoyantes et parsemées de fleurs !
Farniente sur la terrasse du refuge, préparation de la journée suivante. Tout
baigne !
© Gérard Nuvoloni . 14/09/04
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