Dimanche 27 août 2000.
Refuge COLDAÏ (carte
Tabacco n° 015)
Nous
voici repartis dans ces massifs des Dolomites qui nous attirent
irrésistiblement . Nous changeons quelque peu d'itinéraire ( avec bonheur ) ;
après le tunnel du Fréjus, les autoroutes A32 et A4 nous conduisent à VENISE.
De VENISE, nous empruntons l'autoroute A27 plein Nord pratiquement
jusqu'à LONGARONE. La belle route n° 251 suivant le valle di Zoldo nous
enchante, entourée de splendides sommets. Le temps est au beau fixe : pourvu
que ça dure... Nous décidons d'un arrêt dans une auberge de montagne pour
nous restaurer.
Peu après PECOL, nous cherchons la petite route 564 devant nous mener à la
forcella di Alleghe. Zut ! elle est interdite à la circulation automobile. Un
promeneur nous montre, devant le "refuge" (hôtel) Pala Favera un
télésiège menant au Col Marin (attention : Col signifie petit sommet, colline
), proche de la forcella di Alleghe.
Nous prenons le temps d'admirer le PELMO

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Mont PELMO depuis le Col Marin |
à l'Est. Nous irons lui rendre visite l'année prochaine;
bien que non équipée, la voie normale d'escalade par le versant Est serait
facile.
Promenade en télésiège,

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Télésiège menant au Col Marin |
Refuge Coldaï. Arrière-plan : Civetta
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et promenade réchauffant nos muscles sur le
sentier rejoignant le refuge Coldaï ,
car nos sacs sont lourds. Nous avons pris ( inutilement )
piolets et crampons, sans oublier tout le fourbi habituel.
Accueil très sympathique au refuge. Notre réservation a bien été
enregistrée. Après notre traditionnelle boisson ( le demi de bière-citron..)
nous posons nos affaires dans la petite chambre qui nous a été attribuée et
allons repérer le sentier de départ vers la Civetta et nous faire dorer au
soleil.

Lundi 28 août 2000. CIVETTA
Nous avons écouté tomber la pluie toute la nuit et nous
levons à 6h.30 assez pessimistes. Le petit-déjeuner avalé, nous mettons le
nez dehors avec quelques italiens désabusés. Il pleuvote, le ciel est bouché.
Toujours optimiste, Gérard croit entrevoir on ne sait trop où l'ébauche des
prémices d'une amélioration !
Difficile de le contrarier, l'animal... et nous voilà partis, accompagnés par
les regards apitoyés et incrédules de nos amis transalpins.
Une demi-heure plus tard la pluie a cessé, remplacée par
une brume légère, puis par la neige.

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Sur le sentier d'approche. Il neigeote.
Civetta au dernier plan |
Une heure après avoir quitté le refuge,
nous attaquons les premiers équipements de la ferrata des ALLEGHESI. Il
fait froid et le peu de difficultés de cette via ne suffit pas à nous
réchauffer. Vers 2.800 m. la neige augmente, poussée par un vent violent. De
la glace commence à se former sur les câbles, nos mains gelées ont de la
peine à faire fonctionner les mousquetons, aussi... nous nous longeons le moins
possible.
La vertu est toujours récompensée : à la fin des
équipements, alors qu'il ne reste que 200 m. de dénivellation à gravir
facilement, le temps s'éclaircit, nous voyons même le soleil quelques minutes.
Le sommet est atteint, le livre sous la croix recueille nos
identités, quelques
fruits secs et en avant pour la descente sur le refuge TORANI. Quelques passages
sont câblés, mais nous n'avons pas besoin de nous longer et arrivons
rapidement au refuge situé à 2.984 m.
Esseulé, le gardien nous sert une
minestrone revigorante. Il nous déconseille le retour prévu par la ferrata
TISSI,
"troppo bagnata". Peu importe, nous avons un peu traîné et le temps
nous est compté, puisque nous avons le projet un peu fou de redescendre
dans la vallée, de reprendre l'auto jusqu'au PASSO DURAN et de remonter au
refuge CARESTIATO afin de gravir le lendemain la fameuse via COSTANTINI à la
MOIAZZA....
Nous dévalons donc la voie normale
jusqu'au PASSO DEL TENENTE avant
de retrouver le sentier TIVAN, lorsque Louis nous interpelle : "J'ai un
petit souci ". Son souci est en fait un problème matériel sérieux
: la semelle d'une de ses chaussures a choisi la liberté ! En bon médecin,
Cécile extrait une bande adhésive de son sac et confectionne un strapping fort
réussi qu'il
ne faudra renouveler qu'une fois avant de rejoindre notre refuge.
Pas question donc de la COSTANTINI
demain, et... nous nous en réjouissons presque, car les quelque 9 heures de
randonnée du jour, plus la descente dans la vallée, plus la remontée à
CARESTIATO nous auraient probablement usé, alors que le lendemain annonçait
encore un parcours d'environ 9 heures. Ce sera donc une seconde nuit à COLDAÏ.
Demain matin nous nous enquerrons d'un magasin de chaussures avant de poursuivre
notre périple.
(suite)
© Gérard Nuvoloni 14/09/04
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