Via ferrata
DOLOMITES
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Mardi 4 septembre 2001
Nous avons en projet le TOUR DU POPERA par les ferrata
ROGHEL, cengia GABRIELLA, STRADA DEGLI ALPINI. Nous avons prévu deux
jours pour réaliser ce tour, considéré comme le plus beau des Dolomites.
Afin de récupérer des efforts de la veille, nous nous autorisons un
départ plus tardif et arrivons par la route, via PADOLA, au refuge LUNELLI vers
les 11 heures. Une heure plus tard, nous atteignons le refuge BERTI et nous
restaurons rapidement d'une soupe tandis que le brouillard noie le paysage. Le gardien nous gratifie d'une moue dubitative lorsque nous exprimons notre souhait de partir "faire" la ROGHEL. Il en faudrait plus pour nous arrêter; nous voici sur le sentier pentu tracé dans un pierrier . Il pleuvote maintenant et la température fraîchit. Nous
attaquons les passages équipés par des gradins raides et des verticales
difficiles, alors que la pluie s'intensifie et nous trempe inexorablement. Les
grosses difficultés se terminent vers 2.600 mètres. Après une descente de 250
mètres bien raides nous rejoignons la vire GABRIELLA sur laquelle de vrais
robinets finissent d'inonder ce qui pouvait rester sec sur nous ! Les
montées et descentes se succèdent, la neige se mêle à la pluie. Nous
descendons précautionneusement
un couloir équipé dont souvent les câbles offrent une sécurité
illusoire, car les broches aval ont lâché. Nous voici enfin dans le val
Giralba, vers 2.180 m. Il sera bientôt 19 heures, le jour baisse et nous sommes
gelés. Il
reste 150 m. à monter pour rejoindre le refuge CARDUCCI. Cécile accélère le
pas sans que nous puissions nous accrocher. Ouf ! nous poussons la porte
quelques minutes après notre amie. Gérard claque des dents; le gardien
l'amène devant le poêle de la salle commune pour un strip-tease suivi avec
intérêt par les spectateurs attablés… Il est heureux de trouver dans son
sac des sous-vêtements presque secs, chance que n'aura pas Louis. Cécile est
mieux lotie, quoique regrettant de n'avoir pas emporté son caleçon en pilou… Après
un étendage un peu partout de l'essentiel de nos habits, gants, chaussettes,
chaussures nous tentons de nous réchauffer avec les grogs que le gardien nous a
préparés. Drôles de grogs dans lesquels l'eau semble faire défaut, ce qui ne
nous peine pas, nous en avons assez absorbé cette après-midi. Sous quantité de couvertures nous retrouvons une température normale et envisageons avec scepticisme la continuation pour le lendemain de cette "anneau" du POPERA avec des vêtements et chaussures qui n'auront pas séché.
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